PAR PIERRE-LOUIS SARDI I 31 août 2023
En octobre 2001, la Commission européenne a mis en place le Mécanisme de protection civile de l’Union Européenne. Il s’agit de renforcer la coopération en matière de protection civile entre les pays de l’Union et 9 autres États membres (l’Albanie, la Bosnie-et-Herzégovine, l’Islande, la Macédoine du Nord, le Monténégro, la Norvège, la Serbie, la Turquie et l’Ukraine) participant au mécanisme, en vue d’améliorer la prévention, la préparation et la réaction aux catastrophes. Le principe est simple : lorsque les capacités d’un pays à répondre à une catastrophe sont dépassées, l’assistance de l’Union peut être sollicitée à au moins 75 % des frais de transport et/ou des coûts opérationnels des missions de déploiement.
Plus de 650 demandes d’assistance, à l’intérieur comme à l’extérieur de l’UE depuis 2001
Le Mécanisme de protection civile de l’UE facilite également la coordination des activités de prévention et de préparation aux catastrophes menées par les autorités nationales, ainsi que l’échange de bonnes pratiques. Une méthode très efficace pour continuellement développer des normes communes plus élevées, qui permettent aux équipes de mieux comprendre des approches alternatives et de travailler de manière interchangeable lorsqu’une catastrophe survient.
C’est donc la Corse qu’ils ont choisi pour ce qui ressemble à une vocation, via le corps des Sapeurs-pompiers de Haute Corse, au sein de la brigade des surveillants de baignade. De quoi passer l’été au soleil avant de retourner sur le continent poursuivre ses études avec le sentiment du devoir accompli.
Car dans ce domaine, force est de constater que l’objectif est d’ores et déjà atteint. En effet, tous les jours, ces anges gardiens au visage encore poupon pour certains multiplient les sauvetages sur l’ensemble des plages du littoral de Haute Corse. Une surveillance discrète et de tous les instants depuis les postes de surveillance mis à disposition sur les plages par les communes.
Et la Haute-Corse dans tout ça ?
C’est dans le cadre de la protection civile dans l’Union européenne que du 14 au 31 août 2023, 20 pompiers roumains ont pris la relève d’homologues autrichiens dans les quartiers de l’UIISC 5 à Corte. Une première mission sans véhicule pour ces soldats du feu habitués à être motorisés dans leur pays (Groupe d’intervention feux de forêts) au relief relativement plat, et très différent de celui, très escarpé, dans lequel les pompiers corses ont l’habitude d’évoluer dès lors qu’ils combattent des feux de forêt ou de maquis.
Théâtre d’opération : Sant’Andrea di u Boziu
C’est donc dans le centre corse que nos collègues roumains ont pu se distinguer, lors de l’incendie survenu le 21 aout et qui a duré 3 jours. « Ça a été très dur avec le relief, on a fait de notre mieux », reconnait Catalin Pacala. Le Lieutenant-colonel dirige son « National modul », 20 hommes originaires de Timisoara, Brasov, Vâlcea, Bucarest, Zalàv, Bala Mare. Durant 3 jours à Sant’Andrea di u Boziu, sous une chaleur accablante ils ont réalisé un travail de commando Pionniers. Héliportés sur place alors qu’ils ont l’habitude d’intervenir en camion en Roumanie, ils ont découvert le transport de personnes à bord de l’hélicoptère Morane 2B avec le groupe commando feux de forêt 2B mixte composé de sapeurs-pompiers et forestiers sapeurs de la collectivité de Corse, ainsi que la réalisation d’établissement de tuyau de grande longueur (EGL).
« Les hommes se sont investis, poursuit Catalin Pacala, ils ont travaillé dans des exercices et dans des missions avec des pompiers du SIS 2B (centre de secours et base hélico). Grâce au feu du Bozziu, ils ont compris l’intérêt de cette mission et notamment comment on travaille en interopérabilité. Nous étions là pour aider et pour apprendre beaucoup. Le système appliqué en Corse pour combattre le feu est très bon. La Roumanie est divisée en nombreuses divisions territoriales dont l’organisation rappelle les départements français. Nous allons essayer de nous inspirer un peu plus de ce qui est fait en France, ce que nous faisons d’ailleurs depuis 2004 ; Le bilan est donc positif », conclu le Lieutenant-colonel. D’ailleurs, ce n’est pas la première mission des sapeurs-pompiers roumains, cet été des dizaines de sapeurs-pompiers de Bucarest ont aidé à éteindre les incendies qui ravageaient la Grèce continentale ainsi que plusieurs îles.
Satisfaction également à l’UIISC 5 de Corte.
Le capitaine Sylvain Cheval, qui à l’UIISC 5 de Corte a encadré le détachement roumain, souligne la valeur du travail réalisé sur place par ses homologues, et leur apprentissage dans le traitement de lisières chaudes. Un travail méthodique et harassant qui évite toute reprise sur un chantier. Tout au long de ces opérations, ils ont été assistés par 2 hélicoptères qui assurent également la protection et la sécurité des personnels engagés en terrain difficile d’accès, et par 2 avions bombardiers d’eau.
Dans le cadre du mécanisme de protection sécurité civile de l’Union européenne, les effectifs sont amenés à prêter main-forte sur tout le territoire européen. Pour combattre les feux de forêts mais aussi pour se former. « Chaque pays propose des formations et des certifications. Par exemple en mai 2023, l’UIISC 5 a reçu la certification du module européen GFFF-V de lutte contre les feux de forêts (avec et sans véhicules) pour toutes les formations militaires de la Sécurité civile, ce que nous savions déjà faire, mais cela nous permet de cocher une case supplémentaire dans le cahier des charges européen« , explique le Commandant en second de l’UIISC 5 Lilian LAUBERT,
« Quand quelque chose se passe nous sommes capables d’aider et d’être une seule équipe », rappelle le capitaine Sylvain Cheval. C’est pour ça que l’union européenne fait des exercices Modex réalisés dans le cadre d’un projet d’échange européen des forces de sécurité civile, qui rassemble des pays de toute l’Union Européenne, cela permet de se préparer à tous types d’urgence
Le Premier ministre roumain Marcel Ciolacu a quant à lui félicité ses compatriotes pour leur altruisme, leur courage et leurs efforts.
Mulțumim încă o dată colegilor noștri români pentru eficiența și angajamentul de care au dat dovadă în timpul șederii lor la noi.Bine ai revenit in Romania.
Bona strada é bon ritornu in Rumania