Plongée dans le grand bain des postes plages de la Plaine orientale
En plaine orientale, deux postes plage permettent de veiller sur les nageurs, grâce aux investissements des communes concernées et par l’implication des sauveteurs aquatiques. Rencontre avec ces personnels qui, cette année se sont mobilisés plus que jamais pour assurer la continuité du service. Avec des effectifs réduits, la situation reste inquiétante mais, avec votre implication, elle peut s’inverser.
Depuis plus de quarante étés, le poste plage de Vignale à Ghisonaccia occupe un rôle phare en termes de surveillance des baignades. Mais le rayonnement des actions menées ici va au-delà des interventions car le travail de prévention accompli est considérable. D’autant plus que la saison écoulée n’a pas été de tout repos pour les agents. Pourtant, l’adjudant des sapeurs-pompiers professionnels Joseph Poggi, responsable de l’organisation des plages en Plaine, et ses troupes sont parvenus à tenir la barre : « Cette année, nous avons eu des difficultés parce que nous sommes l’un des rares postes qui fonctionnent avec des gens de la région. Nous n’avons pas de saisonniers et de nombreux personnels qui sont militaires sur la BA 126 sont partis en Opex (Ndlr : opérations extérieures). Notre force est que nous avons des personnels de la région et en cas de besoin, ils sont mobilisables rapidement. Mais si, comme ce fut le cas cette année, plusieurs personnes ont des empêchements, on se retrouve à flux tendu. » Mais celui qui a œuvré pour la première fois en 1987 en qualité de volontaire sur ce poste de secours, n’oublie pas de remercier le soutien « des personnels venus de Venaco, Corte, Cervione, Bastia lorsque nous avions besoin ».
« À l’eau », écoutez cet appel urgent !
En abordant l’opportunité offerte par le SIS2B d’un BNSSA gratuit, l’adjudant espère que cet effort de l’institution sera suivi d’effet auprès d’un maximum de personne : « L’augmentation du prix de cette formation l’a fait passer de 350 € à 700€. Un coût important auquel s’ajoute celui du premier secours en équipe niveau 1 (PSE 1) », se souvient-il. Le lieutenant Sandro Bisserier, adjoint au chef de service des équipes spécialisées et responsable des secours aquatiques, développe alors : « Grâce à l’agrément qui permet de faire passer le BNSSA, le SIS2B va proposer cette formation à titre gratuit ». Dans le viseur, le but serait de motiver les personnels déjà engagés au sein du corps insulaire mais aussi, les étudiants, les personnels de l’enseignement, etc. En somme, toutes celles et tous ceux qui durant l’été veulent s’investir en faveur d’autrui. Une valeur qui a toujours fait partie de l’essence « nustrale » et qu’il ne faut absolument pas voir s’évaporer ! D’où l’engagement du SIS 2B qui consacre un effort financier conséquent dans cette perspective.
Mieux vaut prévenir que guérir
Une opportunité d’accomplir des surveillances de plage qui aidera aussi individuellement à développer d’autres compétences, notamment celles du relationnel. En effet, les échanges favorisent l’indispensable travail de prévention, cher au sous-officier : « Les statistiques sont utiles mais il y a aussi des actions plus difficilement quantifiables et qui font diminuer les interventions. Il s’agit de la prévention car elle a un effet positif. Et Joseph Poggi d’ajouter : Je pense que l’objectif premier du poste de secours est de faire de la prévention pour qu’il y ait le moins d’action possible ». Mission accomplie puisqu’avec seulement une quarantaine d’interventions recensées lors de l’été 2023, le travail a été de qualité. Puis il y a ces autres actions non chiffrées qui revêtent un caractère précieux, à savoir celles effectuées au service des personnes souffrant de handicap. « Nous avons le fauteuil pour les transports des personnes à mobilité réduite, détaille Angèle Manfredi, adjointe au maire de Ghisonaccia. Un dispositif proposé depuis une vingtaine d’années déjà. Un dispositif gratuit que les gens apprécient beaucoup », salue-t-elle sans oublier que ce sont les pompiers qui aident ces personnes à les utiliser. « Nous avons aussi la très utilisée mise à l’eau pour les bateaux et jets », ajoute-t-elle. Une infrastructure employée aussi par les sapeurs-pompiers lorsqu’il s’agit de répondre à une sollicitation imposant l’emploi du Canot de sauvetage léger. Une embarcation obtenue grâce à la commune de Ghisonaccia qui a fait le choix de fournir cet outil pour compléter le poste de secours installé sur une plage très fréquentée, notamment par « plusieurs associations de handicapés venues de tous les horizons ».
Toujours à vos côtés
Une plage rassurante donc, à l’instar de celle située non loin et que chacun connait sous le nom de plage de Calzarellu, à Prunelli-di-Fiumorbu. Depuis une vingtaine d’année, le poste de secours se fond dans le paysage de cette « plage familiale. C’est très convivial et les gens parlent beaucoup avec nous », confie Roland Milleri, chef du poste lors de notre rencontre. En garde conventionnée, le personnel administratif et technique du SIS 2B, responsable du service des sports, le sauveteur ajoute : « Nous sommes davantage dans un poste de proximité avec des échanges privilégiés avec les habitants locaux ». Concernant la problématique des ressources humaines qui s’annoncent pour la tenue des surveillances des plages, Rolland ne fait pas mystère des interrogations qui planent : « La question de savoir comment palier à cette érosion et comment emmener les gens à s’engager, pas seulement les jeunes d’ailleurs, amorce-t-il. Moi, par exemple, j’ai 50 ans et même si j’ai toujours la passion, arrivera un temps où je devrais arrêter ». Si l’idée était de dédramatiser, son propos permet de rappeler qu’il est toujours temps de s’investir et de faire preuve d’altruisme. Un concept largement épousé par Franck Paoli, acteur du secours et adjoint au maire de Prunelli di Fiumorbu en charge de la sécurité. Mais c’est uniquement sur sa fonction d’élu qu’il s’exprime : « La plus-value de ce poste de secours est indéniable. Il est en place depuis une quinzaine d’année et il est destiné à répondre aux besoins des gens et plus précisément des locaux qui privilégient notre plage, salue-t-il. La majorité des personnes qui profitent de ce site sont issues du territoire et on se connait tous. » Pour l’élu, l’éventualité d’une fin de ce service n’est pas envisageable : « Tant que nous serons à la municipalité, nous n’arrêterons pas, c’est sûr ! tranche-t-il sans ambages. Lorsque nous avons été élus, nous avons tous décidé de poursuivre ce dispositif qui avait été mis en place par l’équipe du regretté Jean-Charles (Ndlr : Martinetti). Nous sommes dans la continuité loin de toute autre approche que celle de proposer un service de qualité aux gens. »
Un public qui semble satisfait par cette volonté puisque, de toutes les générations, ils reviennent et sont contents de le faire. Des personnes valides ou non qui profitent de manière identique des aux joies de la plage. Acquis pasr la commune, « le fauteuil pour handicapé, c’est l’Amérique », avouent tous les acteurs présents. Un équipement qui complète le tapis pour les fauteuils roulants qui relie la Tour de Calzarellu aux abords de la plage, en longeant évidemment le poste de secours. Le symbole idéal pour rappeler que les sapeurs-pompiers de la Haute-Corse sont toujours au plus près de chacun de vous, en toutes circonstances, toute l’année, sans relâche, avec passion et dévouement. Et il n’appartient qu’à vous de nous rejoindre.
Étaient présents :
A Ghisonaccia : Commandant Auguste Griscelli, Chef du groupement Centre-Plaine, Lieutenant Charly Micaelli, Chef du CIS Ghisonaccia, Lieutenant Florian Botti, Chef de service des équipes spécialisées, Lieutenant Sandro Bisserier, adjoint au chef de service équipes spécialisées, responsable secours aquatiques, Capitaine Antoine Andreani, chef de service DFCI, Adjudant Joseph Poggi, responsable de l’organisation des plages secteur Plaine orientale, SAV 3 chef de bord embarcation sauvetage aquatique, Grima2B, Antoine Fournet, sapeur-pompier volontaire (formé SBAN), Angèle Manfredi, adjointe au maire de Ghisonaccia