Une action de brûlage dirigé de grande ampleur sur 3 semaines, a été récemment menée sur le territoire de Haute-Corse dans le cadre d’un partenariat associant le groupement de défense contre l’incendie du service départemental d’incendie et de secours de Haute-Corse aux moyens de la direction des territoires et de la mer de Haute-Corse, de l’unité d’instruction et d’intervention de la sécurité civile N°5 de Corte, des forestiers-sapeurs de Haute-Corse et de l’office national des forêts. Celle-ci était couplée à des actions de formation au niveau 1 « feu de forêt » et manœuvres de préparation estivale de groupes d’intervention feux de forêts.
Ces travaux de prévision s’inscrivaient dans une logique de priorité d’action opérationnelle raisonnée à l’échelle départementale. Ceux-ci n’ont pu voir le jour qu’avec le soutien et l’implication des élus locaux, municipalités de Bastia, de Furiani ou de Pigna, mais également de la communauté des communes de Calvi Balagne particulièrement sensible à l’efficacité des ouvrages pour lesquels elle a consentie des investissements conséquents depuis plusieurs années (Zone d’Appui à la Lutte, points d’eau).
Dans ce cadre, plusieurs opérations d’entretien de zones d’appui à la lutte (Zone d’Appui à la Lutte ) ou d’ouvrages plan de Protection des Risques Incendies de Forêts (PPRIF) ont été réalisées tant à Furiani (5 Ha) que Bastia (13 Ha) que sur les ouvrages de défense de Lavatoggio (40 Ha), Pigna (8 Ha)et Calenzana/Montegrosso (45 Ha)en Balagne. Pour atteindre ces objectifs, des moyens en hommes et matériels conséquents ont été déployés sur le terrain : 50 personnels au total dont 12 personnels de l’équipe spécialisée « brûlage dirigé » placés sous l’autorité des cadres « chef de chantier » l’adjudant Granini, Pieri, Constantini et Feracci, 2 REC-MINA, 1 groupe d’intervention feu de forêt (GIFF), une section d’intervention feu de forêt de l’UIISC5 (SIFF), des personnels sapeurs-pompiers et jeunes sapeurs-pompiers. Quant à la supervision des chantiers, elle était à la fois assurée par le référent technique départemental du SDIS 2B, le commandant Jean-Noël Rigot et celui du brûlage dirigé Gilles Planelles.
Répondant à une parfaite organisation, la mise en place des moyens se faisait de manière ordonnée sur chaque site où chaque intervenant savait où il devait précisément se positionner. Ainsi les « brûleurs », torches à la main, s’alignaient sur leur camarade de tête effectuant une progression méthodique sur le terrain destinée à opérer des points d’allumage efficients. A l’arrière afin d’assurer la sécurité de la progression et empêcher tout débordement du feu, des moyens d’attaque étaient déployés et arrosaient au fur et à mesure le terrain, traitant les lisières. Conformément aux prévisions des cadres, le feu parfois poussé par des brises thermiques, progressait à son rythme et atteignait ses limites initiales. Une occasion de vérifier la parfaite coordination mais aussi la grande motivation des différents partenaires associés à l’exécution des diverses manœuvres.
Parallèlement, conformément aux directives de la note de service signée par le directeur du SDIS 2B, le colonel Charles Baldassari, les personnels engagés dont ceux récemment formés, ont pu se confronter notamment à la chaleur et aux fumées mais aussi mettre en œuvre des établissements de tuyaux, procéder à des extinctions de lisières et effectuer des manœuvres de mise en sécurité, proches de la réalité. Dans le même objectif, ces opérations de brûlage dirigé, parfaitement orchestrées, ont permis de tester le remplissage des camions citernes de grande capacité à partir des citernes de défense contre l’incendie implantées sur les ouvrages.
A l’heure du débriefing, les initiateurs de l’opération ne pouvaient que se féliciter de la manière dont les opérations ont été conduites et de la parfaite synergie qui a régné lors de ces journées dédiées à la prévention contre l’incendie de forêt par le brûlage dirigé. Une méthode qui aujourd’hui fait ses preuves avec des intervenants qui font montre d’un grand professionnalisme. On notera au passage l’effet positif induit par la coopération interservices, un modèle qui fait du service départemental d’incendie et de secours de Haute-Corse une référence solide et un exemple à suivre.