C’est au cœur de la base de sécurité civile de l’aéroport de Bastia-Poretta, qu’a été signée récemment, la convention de partenariat permettant la mise en œuvre sur les deux départements de l’île, d’un avion ultrasophistiqué d’observation des incendies de forêts. Baptisé « Horus Corsica », cet appareil bimoteur de type Fairchild Merlin 3 a été officiellement présenté hier aux autorités partenaires de la démarche, au premier rang desquelles, on notait la présence de MM. Gérard Gavory, Préfet de Haute-Corse, François Orlandi, président du conseil départemental et du Sdis de Haute-Corse, Charles Voglimacci, président du Sdis de Corse-du-Sud, Gilles Simeoni, président de l’exécutif de la collectivité territoriale de Corse, Jean-Guy Talamoni, président de l’assemblée territoriale de Corse et le Colonel Bruno Maestracci, directeur du Sdis 2A. C’est le Colonel Charles Baldassari initiateur de la démarche qui devait présenter les tenants et aboutissants de cette dernière.
Un dispositif innovant et efficient
Comme l’a précisé l’intéressé : « Ce dispositif s’est inscrit dans une démarche résolument novatrice qui n’a pas échappé à la direction générale de la sécurité civile qui à travers une ligne de financement spécifique, a abondé le montage financier de l’opération à hauteur de 100 K€. Les autres participations sont celles du fonds du conservatoire de la forêt méditerranéenne pour un montant de 41,34 K€ et enfin celle de la collectivité territoriale de Corse qui a apporté 200 K€ de contribution au pot commun ». Au final, on retiendra que le projet « Horus Corsica » a coûté 341,34 K€. Un investissement pleinement justifié, comme cela été maintes fois exprimé par les intervenants, au regard du bénéfice réel, notamment apporté aux structures de commandement en charge des opérations de lutte contre les incendies de forêts. Comme cela a été le cas lors du feu qui a récemment menacé la commune de Biguglia. Cet outil a sans conteste permis un engagement tactique qui a réussi à préserver les personnes et les biens menacés par l’avancée rapide des flammes. Comme l’ont parfaitement détaillé les commandants Marien Setti et Octavien Meschini : « Ce mécanisme d’aérosurveillance est composé de quatre dispositifs : un avion doté de caméras haute définition travaillant dans le spectre du visible et de l’infrarouge, un système de supervision installé au niveau des 2 Sdis de Corse, respectivement aux centres opérationnels des services d’incendie et de secours des départements 2A et 2B et enfin, le système permettant notamment, l’intégration des images vers un serveur internet et la connexion de tiers pour une visualisation optimale en mode streaming ».
Une démarche opportune qui fait l’unanimité
Puis les deux cadres du Sdis 2b de poursuivre : « aux dispositifs précédemment évoqués, s’ajoutent deux stations mobiles portables et projetables sur le terrain, pouvant être déployées au sein d’un PC et permettant de visualiser les images et données transmises au profit du commandant des opérations de secours et du directeur des opérations de secours. Mais aussi, une station fixe déployée dans l’enceinte même du centre de commandement des moyens aériens de la sécurité civile (CCASC) d’Ajaccio, permettant de recevoir en mode direct les images retransmises par l’Horus Corsica lorsque celui-ci est à distance optimale pour une transmission directe des images opérationnelles ». A l’issue de cette présentation dynamique, un tour de table a permis aux personnalités présentes, de donner leur opinion sur le projet Horus Corsica et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il a fait l’unanimité. En effet, le consensus se faisait sur la prise en compte de l’évolution irréversible des risques liés au dérèglement climatique et sur la nécessaire coopération des territoires dans l’optique de la prochaine collectivité unique.
Le savoir-faire opérationnel du Sdis 2b reconnu
Le préfet de Haute-Corse quant à lui, faisait l’éloge du Colonel Charles Baldassari, qu’il présenta comme un officier visionnaire et avant-gardiste qui a fait du Sdis 2b une entité faisant référence bien au-delà de l’hexagone. En tout cas perçu comme tel selon lui, au plus haut niveau des instances de la sécurité civile. Le représentant de l’Etat devait conclure en évoquant le véritable savoir-faire opérationnel de l’établissement. Les échanges terminés, les autorités se rendaient sur le tarmac afin d’y rencontrer l’équipage d’Horus Corsica pour une visite commentée de l’appareil, dont la caméra ultraperformante était au centre de toutes les curiosités. Puis un rafraîchissement était partagé dans une ambiance des plus conviviales dans les locaux du centre de déminage de la sécurité civile, qui a suscité un grand intérêt de la part des autorités qui ont eu la chance de le découvrir.