Poursuivant leur formation de maintien et de perfectionnement des acquis, des cadres des SIS 2A et 2B et des personnels engagés dans la gestion opérationnelle, notamment en matière de feux de forêt et de gestion de crise ont participé du 13 au 15 mai 2025 à un séminaire consacré à l’optimisation de leurs compétences. Les stagiaires ont notamment planché sur les évolutions doctrinales, les outils d’aide à la décision et les retours d’expérience dans une logique interinstitutionnel et interdisciplinaire, dans un contexte de contribution active à la résilience du territoire et des populations
Après une première journée autour du projet baptisé « capacité de prise de décision dans l’incertitude sous stress dépassé ou mal géré sur le facteur humain » (lire l’article ici), la 2e journée, à la Direction du service d’incendie et de secours de Haute-Corse à Furiani, a été consacrée aux feux de forêt, en présence de différents spécialistes de la gestion du feu, d’experts météo et en manipulation de drones.
Le temps fort a été la prestation du Contrôleur général Éric Grohin, directeur du SDIS du Var et référent national feu de forêt, ainsi que l’Inspecteur général François Pradon, chef d’état-major de la Sécurité civile.
Tirer les enseignements de l’incendie dévastateur de Gonfaron
Le général Éric Grohin s’est déjà positionné en faveur d’une doctrine consécutive au feu hors norme de Gonfaron du 16 aout 2021. Incendie meurtrier qui a causé la mort de deux personnes. Une polémique autour de la présence, ou non, des pompiers, avait fait germer la réflexion autour de la capacité des pompiers, dont la vocation est de sauver les personnes les biens et l’environnement, à se positionner voire à s’exposer pour intervenir dans des endroits stratégiquement dangereux les jours de grands vents, dans des zones isolées, difficiles d’accès, sans point d’eau, sans capacité à accueillir les populations pour s’y abriter en toute sécurité.
Responsabiliser les populations
C’est pourquoi il s’agit de s’orienter sur la responsabilisation et l’engagement des populations qui vivent dans ces zones, des propriétaires qui doivent réaliser un minimum de travaux relatifs notamment aux obligations légales de débroussaillement, à l’accessibilité, à la présence d’eau, à la construction et l’aménagement de lieux de résidence capables de confiner les populations et d’accueillir les moyens de secours qui interviennent. Ces principes s’articulent autour de la notion de « défendabilité ». Ce concept qui nécessite une mobilisation citoyenne, interservices, bien qu’il semble évident et de bon sens, n’a jamais été posé en termes de stratégie opérationnelle.
Eric Grohin et de nombreux cadres expérimentés, au rang desquels le lieutenant-colonel Jean Noel RIGOT du SIS 2B, travaillent actuellement pour intégrer ce critère de « défendabilité » dans le Guide de stratégie générale de prévention et de lutte contre les feux de forêts, validé par la Direction générale de la Sécurité civile et le ministère de l’Intérieur. Une notion qui concerne la Corse au premier chef.
La responsabilisation des habitants en zone péri-urbaine et en zone rurale est donc un élément clé dans la prévention et la lutte contre les feux. En prenant des mesures de prévention, en participant à la détection précoce et à la lutte contre les incendies, et en collaborant avec les autorités, les communautés rurales peuvent réduire les risques et protéger leurs biens et leurs vies.