A l’heure du changement climatique qui favorise l’alternance des périodes de sècheresses et de tempêtes, les équipes nautiques du SIS 2B ne baissent pas la garde. Objectif : rester opérationnel dans le secours aux personnes sur des zones d’intervention à risque lors de crues importantes des cours d’eau.
Située au cœur de la Méditerranée, la Corse n’est pas épargnée par le changement climatique. Depuis de nombreuses années, elle subit elle aussi une hausse significative de la température qui s’accompagne de longues périodes de sécheresse, ponctuées par des épisodes de pluies très violentes.
De par leur vocation, les sapeurs-pompiers spécialisés dans le secours aux personnes en milieu aquatique sont donc obligés de s’entrainer régulièrement afin de s’adapter et rester opérationnels, quelles que soient les conditions dans lesquelles ils sont appelés à intervenir lors des épisodes méditerranéens.
Rendez-vous à l’embouchure du Tavignanu
Le premier constat est simple : depuis environ 4 ans nous sommes relativement épargnés par des alertes météo très violentes. Pas question pour autant de céder à la facilité, au relâchement qui impliquerait une perte d’efficacité. La solution : s’entrainer régulièrement car au cours de ces périodes d’alerte vigilance orange inondation souvent croisée avec une alerte jaune vague submersion qui bloque l’embouchure des cours d’eau gorgés, les équipes nautiques doivent évoluer sur des terrains inondés pour des missions de reconnaissance, de sauvetage et de recherche de personnes disparues.
Le Capitaine Laurent Guyot et l’adjudant Joseph Poggi sont référents départementaux du Sauvetage en Eaux Vives, ils proposent des entraînements de secours en phase de fort courant lorsque les niveaux des cours d’eau le permettent.
10 hommes et 2 chiens
Derniers entrainements en date : les 29 février et 7 mars 2024 sur les berges du Tavignanu pour travailler l’évolution en phase stagnante ou de décrue. Par expérience, la recherche de personnes disparues en milieu aquatique étant très complexe, une dizaine sapeurs-pompiers des centres de secours de Ghisonaccia, Aleria, Bastia, Luri, St Florent, Calvi et Ile rousse se sont donc mis à l’eau pour travailler la coordination, la communication et l’organisation, accompagnés par les équipes pilotes de drones, le Groupe d’Intervention et de Recherche en milieu aquatique du SIS 2B et l’équipe cynotechnique.
Le scénario
Selon le scénario choisi, l’alerte a été donnée aux premières équipes engagées à la nage ou par BRS (Bateau de Reconnaissance et Sauvetage) pour la recherche de personnes emportées par le Tavignanu à proximité du pont d’ALERIA. Le dispositif a ensuite été rejoint par les drones et l’équipe cynophile avec leurs 2 chiens. Objectif : retrouver les mannequins et autres sauveteurs jouant les victimes dissimulées sur les berges du Tavignanu.
Le bilan
L’exercice a donc permis de tester pour la première fois :
- L’installation de passerelles flottantes pour évacuer des groupes de personnes,
- Les comportements des chiens en présence des équipes du GRIMA, leur capacité de détection en milieu aquatique et leur accoutumance à évoluer sur des embarcations motorisées,
- L’efficacité des drones à évoluer dans des conditions météo difficiles, les portées des communications et les limites des caméras thermiques.
Les organisateurs ont également profité de ces journées pour sensibiliser les personnels de garde du Centre d’Incendie et de Secours d’Aleria, et son encadrement aux techniques et aux capacités opérationnels qu’un Commandant des Opérations de Secours peut solliciter.