La Charte des cadets de la sécurité civile

Trente Cadets de la Sécurité Civile (CSC) se sont engagés pour la rentrée 2023-2024: seize pour le collège Pascal Paoli à Corté, quatorze pour le collège de Montesoro, à Bastia.

Initié par le Ministère de l’Éducation Nationale, en partenariat avec la Préfecture de Haute-Corse, l’Académie de Corse, les établissements scolaires, le Service Départemental à la Jeunesse et le Service d’Incendie et de Secours de la Haute-Corse, ce projet national comporte plusieurs objectifs, dont les principaux visent à:

• Développer un sentiment d’appartenance,
• Accroitre la confiance en soi et le sens des responsabilités,
• Sensibiliser aux comportements de prévention,
• Développer un sens civique chez les jeunes élèves,
• Favoriser l’engagement ultérieur des élèves au sein de la sécurité civile et notamment en tant que futurs Jeunes Sapeurs-Pompiers, voire à terme, en tant que sapeurs-pompiers volontaires ou professionnels.

Vivre des expériences enrichissantes

Ce programme offre la possibilité aux collégiens de vivre des expériences enrichissantes, de développer leurs compétences, tout en s’intégrant au sein d’un projet commun. Cette option suivie durant toute l’année scolaire (hors temps scolaire) vient en complément des enseignements scolaires et alterne entre des activités sportives, éducatives, civiques et la découverte du monde de la Sécurité Civile. L’encadrement est assuré par une équipe de sapeurs-pompiers formateurs et du personnel des établissements scolaires.

A l’issue de leur formation, les élèves recevront officiellement leur « Certificat de Compétences de Citoyen de Sécurité Civile – PSC 1 ».

Des collégiens volontaires

10 janvier 2024. Dans la salle du réfectoire du collège de Montesoro, les vingt-huit collégiens bastiais et cortenais sont réunis dans un premier temps autour d’un petit déjeuner. De quoi prendre des forces et se motiver, si besoin est, tandis que dehors sous un ciel particulièrement menaçant et un vent nordique, l’hiver pointe enfin le bout de son nez.

Accueillis par Roland Milleliri, chef du service des sports au SIS 2B, et chargé du projet CSC pour le SIS 2B, Romain Grincour, sapeur-pompier professionnel et encadrant le sport au centre de secours de Bastia, Ludovic Genest,  sapeur-pompier volontaire à St Florent, ancien joueur professionnel de foot-ball et actuellement arbitre fédéral, Frederic Demuynck, enseignant à la cité scolaire Pascal Paoli à Corté et référent du dispositif Cadets de la Sécurité Civile pour l’Inspection Académique de Haute-Corse, Jean-Michel Simon CPE de Montesoro, et par Anghjulina Pimentel sapeur-pompier volontaire à Cervioni et surveillante au collège de Montesoro, c’est donc sur le terrain de sport que les réjouissances débutent en ce mercredi matin à 9 heures. De quoi se mettre en jambe, et se réchauffer en trottinant.

Petites foulées pour une mise en jambe

Tout juste vêtus d’un tee-shirt et d’un short, les plus téméraires bravent le froid, d’autres, plus frileux, préfèrent rester emmitouflés. Et lorsque les joues et le bout des doigts prennent un aspect rosé, c’est la séance de pompes qui permet d’achever l’échauffement.

Mais pour ces collégiens soucieux de montrer leur volonté et leurs capacités physiques, pas question de renoncer. Parmi eux, Anna-Serena, cortenaise de 14 ans, étonnée qu’on lui demande ce qui la motive pour devenir pompier plus tard. « Parce que c’est une passion », répond-elle avec évidence. « Je veux être pompier depuis toute petite, et j’ai tout de suite été intéressée par les cadets de la Sécurité Civile ». C’est d’ailleurs cette passion, à l’origine d’une volonté de fer, qui l’a poussée aujourd’hui à battre le record de pompes de tout le groupe, quarante-cinq pompes avant de s’effondrer, certes, mais « c’est plus que les garçons », lance-t-elle fièrement avec un sourire en coin. « Ils se croient supérieurs à nous, et certains sont parfois machos ».

À quelques pas d’Anna Serena, Lisandru écoute en silence. Lisandru, c’est le recordman de la journée. Bastiais âgé de 15 ans, il vient d’aligner quarante pompes. Actuellement en 3^ème, lui aussi veut être pompier professionnel car attiré par le secours à la personne. « Mon père est dans le bâtiment, et ma mère est agent de sécurité. Ça me plaisait, je me suis tout de suite inscrit dans le dispositif des Cadets. J’aime faire du sport, porter secours, et travailler en équipe », conclu Lisandru.

J’aime ce métier

Même détermination chez Cyril, âgé de 14 ans. Collégien bastiais, il veut être pompier volontaire. « J’aime ce métier depuis tout petit, lance-t-il, même si je ne suis pas encore Jeune Sapeur-Pompier Volontaire, j’aimerais le devenir. Je serai fier d’aider les autres ».

Idem, chez Matteo. À bientôt 15 ans, il est interne en 3^ème à Corté. « Ce qui me plaît avec les cadets, explique-t-il, c’est que c’est une sorte de formation qui peut nous aider à entrer plus tard dans la Sécurité Civile. J’aime l’esprit d’équipe, j’adore aider les gens aussi ». À ses côtés, très discrète mais curieuse autant que souriante, Maroua. Âgée de 13 ans, collégienne en 4^ème à Bastia. « J’adore l’esprit d’équipe et aider les autres », dit-elle. En faire mon métier plus tard ? pourquoi pas, je n’y ai pas encore pensé », conclue-t-elle tandis que Maeva, 14 ans en 3^ème à Montesoro sait déjà ce qu’elle fera plus tard : policier. « C’est bien, affirme-t-elle, de savoir que je pourrai aider à faire la paix et protéger les autres. Et puis les cadets sont un plus pour entrer dans un lycée professionnel. »

Dix-huit cadets l’année dernière, vingt-huit cette année

Des propos qui ont de quoi satisfaire Roland Milleliri. Pompier professionnel chef du service des sports au SIS 2B, cheville ouvrière de ce projet. « Cette journée est une réussite, explique-t-il. L’évaluation sportive organisée l’année dernière pour les cadets avait eu du succès, et cette année nous avons donc décidé d’en faire deux. Cette première séance physique nous servira de base pour la seconde, en mai, pour in fine notifier aux élèves ce qu’on attend d’eux, leurs évaluations et leur progression pour y parvenir. L’objectif est donc de les amener à prendre conscience qu’il faut être physiquement, sportivement opérationnel pour être pompier professionnel si c’est leur objectif, et je souhaite que ça le devienne » conclu Roland Milleliri.

À ses côtés, Romain Grincour acquiesce. Sapeur-pompier professionnel et encadrant le sport au centre de secours de Bastia, « L’année dernière, explique-t-il, il y avait dix-huit adolescents, cette année ils sont vingt-huit, ce qui est considérable. Cette session sportive est un bel échange. Beaucoup sont passionnés, et bien sûr, certains sont sortis du lot et ont attiré notre attention. Nous avons bien vu leurs capacités, ça ne nous a pas échappé, le but est donc de les repérer pour éventuellement les accompagner dans la réalisation de leur projet professionnel. Ils sont tous très emballés pour devenir pompier, on voit ça dans leurs yeux. C’est bien de voir qu’il y a des jeunes qui s’engagent », conclu Romain Grincour.

De la réussite, et… des échecs

Cette passion partagée par la plupart de ces élèves, Frederic Demuynck, l’a remarquée. La cohésion, le respect et le vivre ensemble sont la base de ces  journées qui se succèderont jusqu’au mois de mai, avec la remise des diplômes de Cadets de la Sécurité Civile.

« Beaucoup de chemin a déjà été parcouru, souligne l’enseignant au collège Pascal Paoli à Corté et référent du dispositif Cadets de la Sécurité Civile pour l’Inspection Académique de la Haute-Corse, depuis la mise en place, il y a sept ans, de ce dispositif par le Ministère de l’Intérieur et le Ministère de la Jeunesse et Sports après les attentats qui avaient été commis. Il s’agit de donner des valeurs de secourisme et de citoyenneté à des adolescents volontaires ».

« En Haute-Corse, le collège de Corté avait été précurseur pour la mise en place de ce dispositif chez les élèves de 4ème et 3ème qui ont donc entre 14 et 15 ans. Parmi eux, poursuit Frederic Demuynck, certains ont intégré les JSP en 5e et sont donc JSP 2 voire JSP 3, d’autres ont réalisé le SNU (service national universel) ce qui veut dire qu’ils sont déjà sensibilisés et ont vocation à entrer dans le secourisme et dans des métiers axés sur la citoyenneté ».

« Mais le moment le plus pénible pour moi, confie l’enseignant, c’est d’annoncer aux élèves qu’ils ne sont pas retenus quand ils n’atteignent pas le niveau requis. Je sais qu’ils le prennent à cœur et qu’ils vivent ce refus comme un échec. Mais il y a aussi le bon côté, quand on les voit aujourd’hui souriants, épanouis et contents malgré les efforts physiques qu’on leur demande. Pour nous, c’est la récompense », conclu Frederic Demuynck.

Passé les épreuves sportives du matin, les cadets ont ensuite participé l’après-midi à trois ateliers-découverte auprès de la Sous-Direction de la Santé du SIS, du Groupement des Services Techniques. Ils ont été initiés au soutien logistique opérationnel par le capitaine Hervé Duvermy, EPI/matériel OPS/ARI, puis au CTA-CODIS pour découvrir la gestion des appels d’urgence et la coordination des opérations avec le capitaine Frederic Esposito, le tout après une présentation du SIS-2B par son directeur-adjoint Clément Preault, et la secrétaire générale Laura Poli.

Rendez-vous a été pris pour la prochaine journée qui est prévue dans les semaines à venir.